LA BELLE ÉPOQUE. (SOCIÉTÉ ET CULTURE).

 

CONTEXTE HISTORIQUE.

« Pendant à peine plus de trente ans, le monde a vécu une bohème éphémère, une gloire de millions, de grandes cocottes, de drames romantiques, d'amours, d'inventions remarquables, de mépris des mouvements sociaux, de dédain de l'art véritable, de scandales dans les cours au rythme de la valse, de soies, de dentelles, de plumes d'autruche » (Harrington, Edwin. Page 18). La Belle Époque est la période qui a été vécue pendant que la musique d'Offenbach était jouée et qui a duré jusqu'à la fusillade de Sarajevo.

Cette période n'est pourtant pas une définition mathématique ; en effet, la Belle Époque se définit également comme l'état d'esprit qui se manifeste à un moment donné de l'histoire d'un pays (Fernández Rei, María). Ainsi, pour certains, la période française connue sous le nom de "Belle Époque" n'a pas commencé avant 1889, année de la construction de la tour Eiffel et de la tragédie de Mayerling. D'autres, en revanche, situent son début en 1901, après la mort de la reine Victoria d'Angleterre. En revanche, la période comprise entre la fin de la guerre franco-prussienne et le début de la Première Guerre mondiale, c'est-à-dire entre 1871 et 1914, est généralement connue sous ce nom et coïncide avec la deuxième révolution industrielle.

Cette expression a donné un nom à la réalité de la nouvelle société européenne, marquée par la croissance de l'impérialisme, du mouvement capitaliste et du progrès scientifique. Elle a été marquée par de grands changements économiques et culturels, introduits par la technologie, la science et la mode, qui ont exercé une grande influence sur toutes les classes sociales de la population.

PERSPECTIVE SOCIALE.

La société française de la Belle Époque est marquée par les luttes et les revendications des mouvements anarchistes, socialistes, catholiques, monarchistes et féministes. La rectitude et le puritanisme des autres pays européens, et du monde en général, se heurtent au style de l'époque en France. Certains cas et événements ont marqué et divisé la société française, dans laquelle les différences entre les classes et les idéologies étaient de plus en plus apparentes. L'aristocratie compte des romanciers et des littéraires, tandis que la classe moyenne, inventive et travailleuse, commence à s'éveiller et à se soulever contre l'injustice. De grandes masses des classes sociales inférieures ont commencé une lutte pour la liberté et le suffrage. Certains événements de ces luttes ont été menés par des groupes anarchistes, qui pensaient que le seul moyen de régler les inégalités de classe était la violence, et ces épisodes ont conduit à une série d'assassinats terroristes de membres de la royauté et de l'aristocratie européennes par ces groupes anarchistes violents.

D'autre part, la Cour Martiale contre le capitaine Dreyfus a été un véritable conflit social mais aussi culturel. Sa fausse incrimination dans une affaire d'espionnage contre l'armée française entraîne sa dégradation et la division de la société française entre ceux qui sont favorables au capitaine et ceux qui, au contraire, croient en sa culpabilité. Il s'agissait d'un cas évident d'antisémitisme, puisque le capitaine était d'origine juive. Malgré les preuves présentées, il a fallu deux révisions de l'affaire avant qu'il ne soit libéré. Entre-temps, des écrivains et des journalistes de l'envergure d'Emile Zola, Georges Clemenceau, Léon Blum, Anatole France et Jean Jaurés ont entrepris de rechercher la vérité.

Les mouvements anticléricaux lancés par les républicains ont pris fin avec la fermeture de 216 couvents et monastères. Ces mouvements et le désir d'une population mieux éduquée ont conduit à la création d'une loi sur l'enseignement primaire obligatoire et laïque. Malgré cette arrivée de l'éducation dans les classes inférieures de la société, l'enseignement secondaire et supérieur est resté le privilège exclusif des classes supérieures et riches.

POINT DE VUE CULTUREL.

La Belle Époque a placé la France à l'avant-garde de la culture sur le continent européen et dans le monde entier. Paris était reconnu comme l'épicentre du monde, la capitale mondiale de la culture et du progrès, et le français était un signe de raffinement. « Le monde était l'Europe et l'Europe était Paris ». (Harrington, Edwing. Page 20).

De nouvelles formes de culture pour la société en général sont apparues, comme le journalisme populaire, les concerts populaires et les expositions publiques. La culture française se distingue en tout cas par son caractère innovant et son rayonnement unique à l'échelle mondiale. Plusieurs mouvements d'avant-garde se développent. Dans le domaine des arts, on peut citer l'impressionnisme, qui a ouvert la voie au fauvisme, au cubisme, à l'expressionnisme et à l'art nouveau. L'opéra était considéré comme l'art suprême car il était composé de musique, de peinture de décors, de chant, de danse, de toilettes fines et de théâtre (Harrington, Edwin. Page 9).

Sur le plan culturel, c'est une période riche en nouveaux styles, qui rompt avec le traditionalisme précédemment observé en Europe. La ville lumière, avec ses cafés-concerts, ses ballets, ses librairies, ses théâtres, ses boulevards et ses ateliers de haute couture, était le centre de la culture mondiale. La culture bohème racontée par Henri Murger dans « Scènes de la vie Bohème » était un allusion à la vie intellectuelle de Baudelaire, Rimbaud, Verlaine, Zola, Balzac et Anatole France. L'activité littéraire se nourrit du modernisme parisien de Baudelaire ; de l'excès et de la fantaisie d'auteurs comme Bloy, Louÿs ou Mirbeau ; d'auteurs comme Victor Hugo ou Zola qui croient au progrès social et dénoncent les conditions de vie comme Voltaire en son temps. Zola, avec son naturalisme, a effrayé les critiques qui considéraient que l'art devait montrer "le beau". Anatole France, avec son caractère satirique et malicieux et qui a été comparé à Voltaire, a été loué par les critiques "progressistes". Au début du 20e siècle, les écrivains Romain Rolland, Gide et Proust apparaissent. Le symbolisme de Verlaine, qui sert de protestation contre les parnassiens, a dominé la poésie pendant vingt ans. Le surréalisme d'après-guerre est né à la Belle Époque aux mains d'Apollinaire et d'Alfred Jarri.

Les progrès de la médecine et de la chimie ont permis d'augmenter l'espérance de vie. Ceci grâce à des scientifiques tels que Louis Pasteur et Pierre et Marie Curie, qui ont fait de grandes découvertes à cette époque. Le premier est parvenu à découvrir, entre autres, le remède contre la rage, la diphtérie et l'anthrax. Les Curie ont découvert le rayonnement de l'uranium, ce qui leur a valu le prix Nobel, faisant de Marie Curie la première femme à le recevoir, en plus de ses autres réalisations, comme la première femme professeur à la Sorbonne et la première personne à recevoir deux prix Nobel. Marie Curie reste le plus grand scientifique français de son temps avec Louis Pasteur. C'est également à cette époque que les rayons X, si importants pour la médecine d'aujourd'hui, ont été découverts.

Parmi les inventions qui ont changé la culture à la Belle Époque, la photographie a fait son apparition. Elle était la précurseur du cinématographe des frères Lumière, grâce auquel les films étaient présentés sur de grands écrans, les rendant accessibles à un grand nombre de personnes en même temps. C'est la naissance de ce qu'on appelle le Septième art. De plus, l'automobile envahit les rues de Paris, et l'on dit que si l'Allemagne est le père de l'automobile, la France en est la mère. La mode de l'époque évolue et varie au fil des décennies, la longueur des robes se réduit, les premiers maillots de bain voient le jour ainsi que les premières jupe-pantalon. Ce sont les premières années des phonographes et des téléphones. La découverte de l'électricité en 1879 a été la plus importante révélation de ces cent dernières années. La télégraphie sans fil est créée, permettant de communiquer sur une distance de quelque 3 000 kilomètres. Ce sont également les années du dirigeable et de l'avion, et le brevet de la première voiture moderne à essence a été obtenu en 1879.

C'étaient les années des cabarets tels que le Moulin Rouge ou le Chat Noir. Les cafés sont devenus le centre névralgique de villes comme Paris, où se rencontrent les intellectuels et les lettrés, ainsi que les réunions d'affaires et politiques.

Ce sont les années des danseurs comme Liane de Pougy, La Goulue et Jane Avril. Toulouse-Lautrec, un noble du sud de la France, s'est imposé dans l'art de l'époque en dépeignant l'atmosphère des cabarets et de tous ceux qui s'y trouvaient.

Dans l'art, de nouveaux mouvements et les premières avant-gardes voient le jour, comme l'expressionnisme, le fauvisme, le modernisme et le futurisme. Les grands artistes méconnus de l'époque sont Van Gogh, Gauguin et Braque, qui ont travaillé intensivement pendant cette période. Malgré leur travail infatigable, aucun d'entre eux n'a été reconnu parmi les grands peintres de l'époque. Non seulement ceux qui sont aujourd'hui reconnus comme des génies étaient méprisés, moqués et humiliés, mais pendant que le public élégant se moquait des impressionnistes et que Manet mourait sans avoir jamais remporté un prix au Salon officiel, dans des caves sombres, Van Gogh, Braque, Gauguin, Rouault, Matisse, Derain et bien d'autres créaient leurs œuvres immortelles. (Harrington, Edwin. Page 216).

BIBLIOGRAPHIE ET SITOGRAPHIE.

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v  Vargas, Sofía. My Modern Met. (Publié 12/02/2020). « Cómo “la Belle Époque” transformó a París en la ciudad que conocemos hoy». URL : https://mymodernmet.com/es/la-belle-epoque-paris/ (Consulté décembre 2021).

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